Les données du problème
Constat n°1 : En matière d’emploi, la crise affecte en priorité les jeunes
En France, entre juin 2008 et juin 2009, le nombre de chômeurs a progressé de 18,7 % en moyenne mais la hausse est de 42 % chez les jeunes hommes de mois de 25 ans.
L’étude APEC jeunes diplômés nous apprend que près d‘un tiers des jeunes diplômés 2008 est encore en recherche d’emploi.
Aux Etats-Unis, on apprend ici que seuls 46% des 16-24 ans étaient en activité en septembre 2009, soit le plus bas niveau depuis que le gouvernement à commencer à comptabiliser en 1948.
Constat n°2 : Le taux de chômage des jeunes atteint des sommets dans de nombreux pays.
- En valeur absolue :
- En comparaison du reste de la population :
Constat n°3 : le déséquilibre de richesses entre générations progresse
Ce constat concerne la France et émane d’André Masson, chercheur à l’Ecole d’économie de Paris :
« Sur les trente dernières années, le sort des jeunes adultes en phase d’insertion s’est dégradé, alors que les seniors aisés ont accumulé de l’épargne dans des proportions supérieures aux autres pays développés. »
[…] « Dans le même temps l’Etat providence reverse, via les prestations sociales, 19% du PIB aux plus de 60 ans contre 17% à l’ensemble des autres classes d’âge […] Supportables en période de croissance, ces déséquilibres deviennent gênants en temps de crise […]»
Les enjeux liés à l’insertion des jeunes sur le marché du travail
Pour les entreprises, un enjeu de compétitivité :
- Le transfert des connaissances des baby-boomers avant leur départ en retraite suppose la présence de jeunes en entreprise et une période de compagnonnage
- Les entreprises doivent renouveler leurs forces vives, leurs idées et ceci passe impérativement par l’embauche de nouveaux collaborateurs
- A l’arrivée de la reprise, les entreprises qui n’auront pas recruté seront pénalisées car elle devront recruter et former leur main d’œuvre avant de pouvoir profiter du cycle économique favorable
- L’intégration tardive ou à des niveaux peu élevé des nouvelles générations causera inexorablement des problèmes d’équité au sein des entreprises. L’entreprise risque de faire face à un désengagement massif de certaines catégories de salariés.
Pour la société, un enjeu de cohésion :
- Le fonctionnement de notre système de soins et de retraite suppose une base importante d’actifs cotisant. Dit autrement, les baby-boomers ne peuvent espérer conserver leur niveau de pension et de protection sociale que si le nombre de jeunes au travail est important
- L’intégration tardive de générations sur le marché du travail créerait un mal-être durable chez ces générations (comme ce fut le cas pour la « génération sacrifiée » japonaise) et conduirait à une augmentation des inégalités de richesses entre générations
- Lié à ce mal-être et aux inégalités de richesse, les risques de conflits générationnels seraient alors importants
La nécessité de renouveler les politiques d’aide aux jeunes
Les mesures récemment annoncées semblent vouloir s’attaquer à cette pauvreté des jeunes qui touche près de 20% des 18-25 ans selon la FNARS
Plusieurs réserves peuvent toutefois être formulées :
- Des experts de tout bord s’inquiètent ici ou là des conditions drastiques d’extension du RSA aux moins de 25 ans qui pourraient laisser de côté les jeunes les plus en difficulté
- Le montant du plan jeunes annoncé, 500 millions d’euros, est important mais moindre en comparaison d’autres mesures comme la baisse de TVA pour les restaurateurs (~3 milliards)
- Les mesures annoncées sont fortement inspirées des recettes économiques classiques (prime à l’embauche de jeunes, développement de l’apprentissage, formation). Ces recettes, utilisées depuis le plan Barre pour l’emploi des jeunes de 1977 (Cf. vidéo ci-dessous) peinent à réduire durablement le phénomène.
Vidéo annonçant les principales mesures du plan barre de 1977 :
Richesses et Générations : le point de vue d’André Masson
21 sept 2009 par Julien POUGET (La Generation Y. Com) Modifier |
André Masson, chercheur à l’École d’économie de Paris vient de signer un article fort intéressant dans Challenges. Le chercheur pointe l’accroissement de l’écart de richesses entre les entre seniors et les jeunes.
Morceaux choisis :
« Sur les trente dernières années, le sort des jeunes adultes en phase d’insertion s’est dégradé, alors que les seniors aisés ont accumulé de l’épargne dans des proportions supérieures aux autres pays développés. »
[…] This post was Twitted by hjarche […]
[…] This post was Twitted by rez0 […]
[…] This post was Twitted by Houelb […]