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« Nouvel » avatar de la modernité numérique, le hackathon s’invite de plus en plus dans les entreprises. Rappelons en deux mots de quoi il s’agit.

Né dans les années 90 dans le milieu du logiciel, le hackathon consiste initialement en une réunion de développeurs sur plusieurs jours d’affilée (souvent un week-end) autour d’un défi/problème à résoudre. L’expression associe les termes « hack » et « marathon ». En pratique, les participants reçoivent un brief sur le cas/défi et codent plusieurs heures d’affilées et avant de présenter leurs réalisations à un jury qui les départage.

A l’heure actuelle, les hackathons sont réintroduits dans le cadre des programmes de transformation digitale et ne se cantonnent plus aux populations de développeurs. L’ambition vendue aux organisateurs par les consultants (dont je fais partie) est de générer de l’innovation de manière différente en se frottant à un écosystème (étudiants, start-up, etc.) plus large que ses collaborateurs. Inutile de le préciser, les entreprises qui financent ces événements attendent également un retour en termes d’image et de marque employeur auprès des candidats de la génération Y et de la génération Z.

Dans son article, Lucie Ronfaut synthétise à merveille le contenu d’un tel événement : « Pendant quarante heures, les participants ont alterné lignes de code, micro-siestes et parts de pizza, en espérant remporter le premier prix de 10.000 euros ».

La « coolitude » affichée de ce type d’événement abrite néanmoins une face cachée

Une exclusion de certaines populations

En imposant aux participants un engagement horaire aussi étendu, l’entreprise écarte de fait certaines populations du concours (jeunes parents, femmes enceintes, etc.). Cette exclusion pose question. L’innovateur est-il nécessairement un célibataire sans obligation de famille ? L’innovation implique-t-elle nécessairement renoncer à toute vie personnelle ? Il est permis d’en douter.

Des incertitudes juridiques

La branchitude de l’exercice n’efface pas totalement certaines questions juridiques. Qui est responsable si un participant fait un malaise (fréquents en cas de privation de sommeil) ? L’entreprise peut-elle faire travailler des individus pendant des dizaines d’heures sans les rémunérer ? Qui est propriétaire des innovations développées ? Etc.

Une vision stakhanoviste de l’innovation

stakanovEn liant l’innovation au volume d’heures fourni, les organisateurs effectuent un raccourci intellectuel étonnant. Les éclairs de génie durent rarement 48h… Cette vision est néanmoins tout à fait conforme à la vision française du « bon collaborateur » dont on apprécie souvent la performance à l’aulne du temps de présence dans l’entreprise.

 

Soyons clairs, l’intérêt des hackathons réside essentiellement dans la diversité des talents rassemblés et les possibilités de networking. Mais rien ne vous oblige à le faire la nuit avec de mauvaises pizzas ;-)

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