Flux pour
Articles
Commentaires

Erreur n°4 : Faire l’économie d’une réflexion sur les outils…

Les statistiques récentes de l’Institut Pew n’ont fait que confirmer l’intuition générale : la Génération Y est massivement présente en ligne.

Plus que les autres, elle fréquente les sites de réseaux sociaux (FaceBook, Myspace, etc.), y crée des profils, utilise le microbloging, regarde des vidéos en ligne etc. Le diaporama ci-dessous présente quelques statistiques marquantes de l’étude qui illustrent à quel point les technologies de l’information et de la communication (T.I.C) sont devenues partie intégrante de la réalité de cette génération.

Hélas, le décalage culturel lors de l’entrée dans l’entreprise n’en est que plus brutal. A leur arrivée, les jeunes découvrent souvent avec incrédulité les innombrables interdictions liées aux technologies : interdiction de consulter sa messagerie personnelles, de lire une vidéo, de consulter un blog, de chatter, etc.

La promesse employeur de certaines grandes entreprises est déceptive de ce point de vue là. En déployant une communication RH très axée sur les technologies (campus virtuel, chat emploi, réseaux sociaux, vidéo décalée en ligne etc.), l’entreprise s’assure l’attention des nouvelles générations mais n’affiche pas la réalité de ce qu’elle est. La « gueule de bois » de certains jeunes est alors brutale : « à quoi bon être recruté sur Second Life si je ne peux même pas consulter mon mail perso ?»me confiait récemment une jeune diplômée.

Au-delà du décalage avec la com RH, ces interdictions peuvent entraîner une perte de repères pour des digital natives qui ont souvent une conception inverse de la notion de virtuel. Pour eux, c’est le monde coupé des technologies que leur propose certaines entreprises qui est virtuel.

Par ailleurs, les arguments utilisés pour justifier ces interdictions sont souvent peu convaincants :

L’argument de la séparation entre vie professionnelle et vie privée est difficilement tenable à l’heure où de plus en plus de jeunes cadres se voient remettre des smartphones permettant de les joindre en dehors du travail.

L’argument de la perte de productivité est pire car il met en lumière l’ignorance de l’entreprise et son incapacité à percevoir les potentialités que recèlent les TIC et les réseaux sociaux en matière de développement commercial, d’innovation, de recherche, de travail à distance, etc.

Vous l’aurez compris, ma conviction est qu’il est difficile d’intégrer durablement cette nouvelle génération en affichant ouvertement une défiance, voir du mépris pour les outils qu’elle utilise quotidiennement.

Une bonne pratique d’un client

J’ai eu la chance d’accompagner récemment un établissement bancaire qui, plutôt que de diaboliser ces technologies, a choisi de s’en approprier les bénéfices et de les diffuser en interne. Il a ainsi fait développé un réseau social interne sur le modèle FaceBook qui permet aux collaborateurs d’échanger entre eux, de s’inscrire à des groupes de pratiques, etc. Le succès a été immédiat et bien au delà de la tranche d’âge des GenY.

Pour la petite histoire, ce client n’autorise toujours pas l’accès aux boites mails perso mais les jeunes Yers que je connais ont trouvé le moyen de débloquer leur smartphone de manière à pouvoir  lire leur email personnels.

Aucun respect ces GenY… ;-)

Articles similaires:

Partagez

  • del.icio.us
  • blogmarks
  • Digg
  • Technorati
  • LinkedIn
  • Facebook
  • Twitter
  • email
  • PDF

8 Réponses à “Gestion RH des 18-30 ans (Génération Y) : les 5 erreurs de base (4/5)”

  1. Grégroy MAUBON dit :

    Bonjour,

    Sans nier la réalité de cette génération et la facilité avec laquelle elle utilise ces outils, je me demande si elle les défini réellement comme des outils de travail.

    Une étude très intéressante est parue sur le blog Marsoin (http://recherche.telecom-bretagne.eu/marsouin) à propos de l’utilisation d’Internet chez les étudiants bretons

    Cette étude montre que l’utilisation de l’Internet est en premier lieu une recherche de divertissement avant une recherche d’information. Il est évidement possible de coupler le divertissement et le travail (c’est même une excellent façon d’avoir des gens motivés). Mais cela demande un sacré boulot de la part des RH et une bonne dose de compréhension de la part des managers qui eux, faut il le rappeler, sont souvent jugés sur leurs objectifs.

    Grégory

  2. Gollum dit :

    *En tout état de cause, cette génération bouleverse suffisament la donne en terme de communication pour que les politiciens Nord américains (Obama en tête) aient déjà bien compris l’impact des nouveaux médias dans leur campagne pré-electorale (on verra la suite).

    L’administration outre-atlantique de nos cousins québécois semble également commencer à prendre les choses au sérieux”! (http://administrationpubliquequebec.hautetfort.com/archive/2009/02/01/l-administration-publique-est-elle-prete-pour-la-gen-y1.html)

  3. Gr3nadeNo Gravatar dit :

    @ gregory,

    Je me permets de répondre…

    Les pauvres managers. (pardon, c’était trop tentant)
    Je retourne le point de vue.
    Un manager trop contrôlant avec un GenY s’expose à un fort turn over, et niveau objectif… ce n’est pas forcement positif pour lui non plus.

    il faut surfer sur la vague. (sans mauvais jeu de mot avec le film allemand du moment sur la sensibilisation à la dictature en pays germain…)

    et je cite :
    “chez les étudiants (1) bretons (2) ”

    “Etudiant” déjà ça en dit long, franchement, vous bossiez plus pendant vos études que vous ne bossez maintenant dans votre travail ? (c’est une question rhétorique)
    Et “Breton”, j’ai absolument rien contre les bretons, je les admire, j’ai même jamais vu un levé de coude aussi… olympien.

    Faites des statistiques avec des échantillons REPRESENTATIFS d’une population active qui participe à la vie d’entreprise, s’il vous plait.

  4. Grégory MAUBON dit :

    @Gr3nade tu as tout à fait raison, mon propos n’est pas de verser une larme sur le sort des managers, c’est leur travail de manager aprés tout ;)

    Ce qui va être marrant c’est que notre fameuse génération Y et sur le point de manager (si ce n’est déjà fait d’ailleurs). Donc eux aussi auront des objectifs à atteindre et des Y à gérer ! Je suis curieux de voir ce que cela va donner. Pour info, avec mes 36 ans et mon métier, je suis un peu entre les X et les Y … j’observe les réactions des uns et des autres !

    Pour l’étude, je ne veux pas être absolument exhaustif, il se trouve que je viens juste de lire cette étude et je n’ai rien contre les bretons ;)

    Évidement les conditions d’étudiant et de salarié ne sont pas identiques. Mais pour répondre à ta question, oui je bossais autant quand j’étais étudiant, différement. C’est mon problème j’ai du mal à ne pas bosser ;)

    Je retiens toutefois de cette enquête l’usage d’abord “divertissement” du net. Je pense que c’est assez vrai. On discute pas mal de cet aspect sur http://b-r-ent.com/ si cela te dit.

    Merci pour ta remarque en tout cas !

    Grégory

  5. Julie dit :

    De : http://riendemoins.com/
    Le point le plus important, je crois, c’est justement la notion d’objectif ou de résultat. Je répète sans cesse la même chose quand le sujet vient sur la table : est-ce que l’utilisation d’Internet et des réseaux sociaux au travail empêchent les Y d’atteindre leurs objectifs, de livrer les résultats attendus et de livrer la marchandise?

    Bien souvent, la réponse est NON. Au contraire.
    Les Y travaillent vite (car plus à l’aise avec les logiciels et autres technos), il sont capable de travailler tout en étant sur facebook - et de quand même respecter leurs échéanciers.

    Ne jugez pas le temps de travail ou comment celui-ci est utilisé. Jugez les employés sur la base du travail accompli et des résultats livrés. Les managers seront alors contents, et les employés aussi.

  6. clem dit :

    Je dirais que c’est typique de notre société française. Les gens font des choses sans se demander “pourquoi?”, juste parce que les autres le font, sans se demander “est-ce débile ou non?”. La population française serait socialement arrièrée? Le français n’aime pas aller à l’étranger. Pourtant cela ferait du bien de voir comment ça se passe ailleurs, et d’avoir un peu de recul sur soi-même. Ne pas se croire le centre du monde, pour un tout petit pays telle la France. A savoir qu’à part Paris il n’y a pas grand chose… Le jeune Y lui déjà parti avec le programme Erasmus l’a déjà ce recul. Le problème est donc qu’aujourd’hui on en arrive à des délires graves où toutes les classes sociales se mettent sur la tronche, et où plus personnes ne se supporte. Une France asociable. Il suffirait pourtant de laisser de la liberté aux jeunes, d’avoir de la pédagogie, de faire confiance en ce jeune Y, de le responsabiliser, et de juger au final le résultat. Je pense que cela en vaut la chandelle.
    La société française a l’air d’être fondée sur des codes. On a un diplôme cela fait de nous du jour au lendemain un ingénieur… C’est faux! Les titres ça ne fonctionne plus, on est avant tout comme tout le monde, mais spécialisé dans un domaine. Et on est tout a fait capable de se reconvertir, si seulement on nous laissait l’opportunité. Encore une fois ça en vaudrait la chandelle.
    Dans l’entreprise l’hypocrisie est de rigueur, c’est complètement stupide. Pourquoi faut-il aller chez un médecin pour payer 40€, juste pour faire un justificatif comme quoi on est malade alors qu’en réalité ce n’est pas vrai. Autant dire tout de suite “je ne suis pas venu car je n’étais pas motivé, j’en ai ras le bol de supporter votre connerie!. Si vous étiez moins stupide je ne me serais pas absenté. Et ça arrive de temps en temps de craquer, c’est même très naturel, ça permet de prendre du recul et de mieux s’investir par la suite.” Seulement ça ne se dit pas. A part dans des secteurs plus ouverts… sans faire de généralités.
    Il y a bien un jour où les RH vont s’en rendre compte, de leur manque d’ouverture d’esprit.
    Un jeune est comme un arbres que l’on fait pousser, pour qu’il monte bien haut et bien droit il faut lui donner de la lumière, et lui laisser de l’espace. Ensuite ça pousse tout seul.

    Clem, 25ans

  7. clem dit :

    A la californienne comme on dit, pour notre façon de manager, ça me paraît plus l’avenir. Pour répondre à M Gregory.

  8. clem dit :

    J’ajoute aussi que comme Gr3nade je travaillais bien plus durant mes études, à la fac, alors que l’on avait pourtant peu de moyens. Alors on peut dire que le système scolaire est mal fait, je retourne la situation pour dire que le fonctionnement hiérarchique des entreprises n’est pas efficace.

Laisser un commentaire